L’ère de riens

Commissaire d’exposition : M. Robert Maestre

Oeuvre réalisée dans le cadre du 1er Symposium International de Peinture Paul Ricard du 26 au 31 juillet 2010
Technique : huile, glacis, encre, marouflage, gravure
Format : 146 x114 cm

Concernant la mise en œuvre du dispositif plastique, il s’est agit dans le cadre de cette réalisation de convoquer les applications usuelles à ma pratique plastique.

A savoir pour l’essentiel, l’utilisation de la peinture à l’huile traitée en glacis sur un support de toile de lin préparée au préalable par mes soins en ce qui concerne l’enduction et l’encollage.
Des dessins réalisés à l’encre, ainsi que des tirages gravures et monotypes ont été en premier lieu les éléments constitutifs de la mise en place de la composition graphique générale du tableau.
Puis, après plusieurs glacis de peinture à l’huile, le traitement de la couleur a été complété par l’utilisation de pastels gras, d’encres de couleur, de poudre d’or.
Enfin, des éléments iconographiques et textuels sont venus enrichir la proposition première de la composition et du travail de la couleur.

Concernant la dimension sémantique de l’œuvre réalisée dans le cadre de ce Symposium, il s’est agit, tout en répondant à l’incitation de Paul Ricard, de mener une réflexion alliant la proposition initiale et les recherches permanentes liées à ma pratique, à savoir celles concernant Le Corps et plus particulièrement Le Démembrement du Corps.

Après de nombreuses déambulations sur le pourtour de l’île, le parti pris retenu a été de traiter le rapprochement du lien formel entre les roches particulièrement érodées de l’un des versants de l’île et la « silhouette » de ceux-ci tels des corps sédimentés.
Après plusieurs croquis « sur le motif », j’ai également abordé par l’exécution de monotypes cette double sensation visuelle de la roche / silhouette corporelle. Ces réalisations sur papier ont été ensuite marouflées sur la toile de lin.
Des tirages d’une plaque de gravure investie au burin, aux bords boursouflés à la suite d’un traitement au chalumeau tentent d’évoquer tout à la fois la représentation du corps et de la roche. Ces derniers ont également été marouflés sur la toile de lin.
Les documents iconographiques évoquent le portrait de Paul Ricard avec sa légende du mouton solitaire, seul résident de l’île qu’il découvrait, mais également des signes liés à la navigation tels que des cartes marines, les points cardinaux, les boussoles …
Enfin, l’approche chromatique mise en œuvre appelle des couleurs saturées, puissantes, contrastées, affirmées, celles d’une lumière intense de juillet sur une île bordée d’eau en Méditerranée.

Le titre fait référence par le biais d’un jeu de mot entre une aire, notion évoquée dans la citation de Paul Ricard, et une ère entendue comme une époque marquée par un fait social, économique, humaniste …

Le Riens au pluriel se veut l’éloge de l’incroyable parcours de Monsieur Paul Ricard.
Des Riens qui se veulent un tout, un Destin.